mercredi 4 mars 2020

Au pays des Droits du Mâle dominant et du Droit Divin de par le talent.




Les droits de l'Homme n'auront jamais si bien porté leur nom. Pas de la femme, ni de l'enfant. De L'homme, et plus précisément de l'homme blanc, riche, reconnu et puissant de par ses réseaux... Et c'est encore mieux s'il est Juif. Et s'il est ancien déporté où enfant de déporté, là, on ne parle même plus de droit de l'homme, mais d'intouchabilité... C'est ainsi que dans le même temps, on se retrouve avec un Balkany en liberté et avec un Polanski primé, c'est cela la patrie des droits de l'homme... Blanc, riche et puissant. La présomption d'innocence, les prescriptions, le droit international puis les délais interminables de la justice française qui vous voit vieillir jusqu'au seuil de la mort avant d'être jugé, pour qui sait se jouer de la justice et possède l'argent pour le faire, devient le droit au crime, au viol, à la corruption, à la pédophilie pour une petite catégorie de citoyens, cette nouvelle noblesse...Chez laquelle un criminel, un escroc, un voleur, un exilé fiscal est un criminel de droit divin de par son talent.





On adore aborder les faux problèmes en France, détourner le sujet... Dans cette affaire Polanski, la vraie question n'est-elle pas : pourquoi la justice française n'applique pas les condamnations ordonnées à l'étranger ? Pourquoi la France n'extrade pas des criminels en fuite ? Comment Roman Polanski a-t-il pu faire cette carrière en France et être récompensé 4 fois au Césars alors qu'il était considéré comme un pédo-criminel en cavale ? Il me semble que cela est plus important que de savoir s'il fallait le nominer, lui décerner un prix ou même l'applaudir... Ces questions n’auraient même pas dû se poser.
La réalité est qu'il n'aurait jamais dû pouvoir faire ce film ainsi que tous ceux qu'il a réalisés grâce notamment à l'argent du Cinéma français. La réalité, c'est que ce film "J'accuse" n'aurait jamais dû être réalisé par Roman Polanski et que cela est, à mon goût, une injure indélébile faite à Zola... N'en déplaise à Jean Dujardin. D'ailleurs, "J'accuse" avait-il besoin de Polanski ? Bien d'autres réalisateurs auraient su en tirer la quintessence au regard du caractère rocambolesque de l'affaire Dreyfus. Étais-ce une bonne idée que cette histoire soit portée par un Juif déclaré et ainsi communautarisée ? Était-ce judicieux qu'elle puisse servir à alimenter le lobbying d'une communauté religieuse alors que cette affaire représente par son issue la naissance de la Laïcité, le fondement de notre vivre ensemble, qui ne saurait distinguer aucune communauté, fut-elle juive ? N'était-ce pas évident que nous verrions Finkielkraut, BHL et tous les autres lobbyiste d'un grand Israël venir sur les plateaux télé expliquer que la grandeur d'Atchoum et de son œuvre est au-dessus de la gravité des faits qu'il a commis ? Il était évident que Polanski cherche à se servir de ce film pour se défendre des accusations à son encontre, ce qui représente sûrement la pire ignominie dans cette affaire et qui démontre la perversité de ce personnage et son culot dégoûtant : utiliser son statut de Juif et d'ancien déporté pour se laver des viols qu'il a perpétrés ! En même temps, cette démarche devient un classique : combien de nos chroniqueurs, consultants et autres animateurs utilisent ce statut pour se laver de leurs propos racistes, du communautarisme ou de comportements déviants. C'est d'ailleurs l'argumentaire utilisé par Israël et par tous les défenseurs du Grand Israël et autres sionistes pour justifier le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrée en Palestine. Notre époque devient vraiment crasse et notre civilisation ridicule. Et que l’on ne m’accuse pas d’antisémitisme, je me fous des religions et des religieux et je pourrais vous citer les mêmes exemples avec des lobby chrétiens ou musulmans, des représentants de l’église comme les prêtres pédophile ou des muftis d’Arabie Saoudite comme un certain prédicateur habitué des plateau télé, qui eux aussi demeurent dans l’impunité grâce à l’inefficience de la justice quand on a les moyens de se la payer, cette justice.





La réalité est qu’il existe une justice à deux vitesses en France, une pour les gueux, la France d’en bas, les sans dents, les gens qui ne sont rien et une autre pour la nouvelle noblesse, les premiers de cordée, les élites comme ils aiment à s’appeler… Combien sont-ils, ces notables, ces éloquences à être sérieusement soupçonnés ou même reconnus coupables et à pourtant pouvoir poursuivre leur grande carrière sans encombre et sous les applaudissements ? Un ancien président sur lequel pèse des soupçons graves qui laissent entendre qu’il aurait peut-être déclenché une guerre monstrueuse, la mort de dizaine de milliers d’enfants, pour assouvir sa soif de pouvoir et qui pourtant représente la France à l’international, cet ancien président soupçonné d'être impliqué de près dans de nombreuses affaires de corruption, de détournements et d’abus de biens sociaux et qui est invité à toutes les cérémonies d’Etat ; un soi-disant intellectuel des plateaux télé condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale qui tourne en boucle sur les médias ; des représentants de l’église et des intellectuels pris la main dans la couche culotte ou dans le string et des hommes politiques, la main dans le sac, qui continuent à exercer des professions publiques, à ramasser les honneurs à la pelle , crachant leur culot, assurés d’être intouchables dans cette France au relent de féodalité, cette France dans laquelle le droit divin n’a jamais vraiment été aboli… Amusez-vous à regarder la liste des légions d’honneur et à y relever le nombre de personnes condamnées ou e et qui devraient au moins être condamnées à l’oubli. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». La réalité est que cette maxime de La Fontaine écrite au 17e siècle est toujours d’actualité.

Dans l'affaire DSK, lui aussi Homme blanc, riche, puissant, et qui plus est, juif et en filiation avec la déportation, on appris suite à son arrestation aux Etats-Unis que tout le monde savait qu'il était un malade sexuel, car il s'agit clairement de comportements pathologiques. En France, tout le monde savait. Et personne ne pipait mot. Pis, on s'apprêtait à l'élire président de la République. Heureusement que lui, n'ait pas eu le temps de s'extrader vers la France, ce paradis pour les criminels internationaux. Ceci étant, là encore, il a échappé à la justice et est en liberté grâce à son argent, à son pouvoir. Et en France, les conséquences ont été minimes pour ce talentueux maniaque sexuel. Il eut d'ailleurs fallu que ce soient les Etats-Unis qui l'arrêtent, car en France, DSK n'aurait probablement connu aucune entrave et aurait continuer d'être applaudi pour son talent... Il faut savoir distinguer l'homme de son œuvre, vous comprenez.



Cette manière, de justifier sa tolérance envers des crimes perpétrés s'applique de manière variable par contre. Lorsque vous êtes Dieudonné, le talent, on s'en fout, que votre sketch puisse être drôle ou intelligemment satyrique, on s'en fout, il est antisémite. Dieudonné doit être poursuivi, condamné, privé de ses biens, perquisitionné, radié de tous les médias, bannis de la société. Attention, je ne goûte point à Dieudonné et qu'il soit raciste ou simplement communautariste, lui et ses amis nuisent, à mon goût, au débat public. Mais ce n'est que mon point de vue, rien qui ne permette de le censurer, de le bannir, de le réduire à néant comme cela a été fait. Quand dans le même temps, on voit Zemmour faire l'intellectuel sur les plateaux télé et être écouter comme s'il s'agissait d'une éminence alors qu'il n'est qu'un militant d’extrême droite raciste et haineux, condamné à cet effet, on se demande où sont passées les indignations de nos vertueuses élites si prompt à accélérer les diligences de la justice à l'encontre de Dieudonné... Les mêmes qui se faisaient l'écho des manifestations de colère à l'encontre des concerts de Bertrand Cantat, qui en appelaient à la dignité, à la décence, au respect de la douleur de la famille de Marie Trintignant, ceux-là même, alors même que Bertrand Cantat a payé sa dette à la société, ont pris ces derniers temps la défense de Polanski en invoquant la prescription, l'absence de condamnation en France, le fait qu'il soit un réalisateur de génie... Qu'en eût-il été si Bertrand Cantat avait fui la Slovaquie juste après avoir tué Marie Trintignant de ses mains. Nos hommes politiques, nos journalistes, nos artistes, l'auraient-ils applaudi comme ils l'ont fait pour Polanski ? Ne seraient-ils pas opposés à sa nomination ? Ce n'est pas la même chose... Bertrand Cantat est un révolutionnaire, un gauchiste, il n'a pas de lobby religieux, ni de réseaux politiques pour le soutenir. Qu'en est-il alors de distinguer l'homme de son œuvre ?
Pour ma part, je n'écoute plus Noir Désir et Bertrand Cantat comme je l'écoutais avant. Lui et ses chansons portaient des messages qui me concernaient, prenaient des positions dans lesquelles je me reconnaissais... Il a trahi ces messages, ces positions, par ce qu'il a fait. Et quel que soit son talent, un autre fera l'affaire davantage pour porter ces représentations. Une œuvre, c'est un artiste. Un artiste, c'est une œuvre. Cet argument, qui consiste à savoir distinguer l'homme de son œuvre, est une pirouette rhétorique pour laver les puissants de leurs crimes, pour les exonérer de toutes condamnations. Bien sûr que l'homme et son œuvre sont indissociables. Une œuvre, c'est un témoignage, le témoignage d'une époque, d'une société... Ce témoignage ne peut-être que celui d'un témoin, d'un homme. Une œuvre, c'est un regard sur le monde, c'est le regard d'un homme. Une œuvre, c'est un projet, un projet qui a germé dans la tête d'une personne. Une oeuvre, c'est une sublimation des névroses, des frustrations, des peurs, de l'inconscient d'une personne. L'œuvre et l'homme sont une seule et même chose et lorsque l'une décrépit, l'autre se meurt : si l'œuvre n'est pas apprécié, l'artiste est dans l'impasse et l'homme se perd. Si à l'inverse, l'oeuvre fait l'unanimité, l'artiste est célèbre et l'homme rayonne, qu'il soit dépressif, cruel, malsain, criminels et même pédophile...Polanski a passé l'essentiel de sa carrière en France. Il venait à peine d'être reconnu aux Etats-Unis lorsqu'il fut poursuivis pour le viol d'une mineure de 13 ans. La plupart de ses films, de ses succès et de ses prix ont été réalisés en France alors qu'il avait fui les Etats-Unis et était alors considéré par Interpole comme un pédo-criminel en cavale. Dans une grande partie de ses films, Polanski prend position, donne un témoignage de son époque, propose un regard. C'est la position de l'homme, le regard de l'homme, le témoignage de l'homme qu'est Polanski, qui font l'oeuvre. Ce sont aussi les soutiens collectifs, les rencontres qui ont fait confiance à l'homme dans ses projets. Ce sont aussi des financements dont une partie provienne du CNC et donc de l'argent du contribuable comme il en est des infrastructures qui ont permis de réaliser ces films. Ces subventions publiques ont été accordées à l'homme et non à son œuvre. Ma Banque ne prêtera pas un radis à la chanson que j'ai écrite même si c’est un chef d’oeuvre. Distinguer l'homme de son œuvre pourrait d'ailleurs se faire aussi pour les dirigeants politiques... La France est plus prompte à le faire pour Napoléon et pour Pétain que pour Hitler ou Staline. C'est vrai, pourquoi ne distinguerait-on pas Adolph d'Hitler, le dirigeant politique, de l'homme névrotique, le chef de guerre sanguinaire, de l'enfant désabusé ? Non, c'est vrai, Hitler a perdu... S'il avait gagné...
La réalité est que Polanski aurait au moins dû se contenter de ne pas être extradé aux Etats-Unis et se faire oublier. La réalité est qu’il aurait dû se contenter de pouvoir jouir de sa liberté et de son intégrité physique : si j’avais été le parent d’une des enfants qu’il a abusé et violé, la réalité est que je n’aurais pas trouvé de tronc d’arbre assez gros pour lui faire comprendre la gravité de ses crimes. Car c’est bien cela le pire : cette gravité n’a même pas effleuré ses réflexions. Pis, il réalise un film pour se mettre dans la peau de la victime ! La réalité est qu’il a vraiment beaucoup de chance que les parents de ses victimes se contentent de s’en remettre à la justice et laisse Polanski s’en jouer de cette justice grâce à son argent, à sa notoriété, à son pouvoir… Pour ma part, je me serais reconverti en éleveur de porcs sodomites… Ce serait là une belle morale : un porc chevauché et dévorer par ses congénères quand nos élites principalement masculines, se reconnaissant probablement dans ce criminel si talentueux, se refusant à le condamner, s’escriment à nous expliquer qu’il faut distinguer l’homme de l’œuvre. Faudrait-il croire que nos premiers de cordée sont moins vertueux que des porcs ?


La réalité se réalise aujourd'hui grâce au courage de toutes ces femmes qui le dénoncent et sont en train d'en faire une Persona non gratta, ce qu'il aurait dû être depuis toujours en France. Ce qui est triste, c'est que ce soit à ses femmes de rendre la justice. Ce qui est triste est qu'on en soit réduit à devoir leur reprocher de se faire justice elle-même : Si elles en sont réduite à se faire justice elle même, à recourir à ce lynchage médiatique, n’est-ce pas justement parce que la justice n’a pas fait son travail ? On peut se laver de ses crimes grâce aux vides juridiques de notre legislation et les victimes devraient se contenter de ce constat et rester sereines devant l’immunité sans quoi elles seront traitées d’hystériques... Qu'auriez-vous fait si ça avait été votre fille de 13 ans qui avait été abusée et que son violeur se promène en toutes liberté et se voit convier sur tous les tapis rouges de France et de Navarre ? Pour ma part, Atchoum aurait été ramené manu militari aux Etats-Unis et probablement de sa propre volonté, une fois que je lui aurais expliqué la grande carrière que j'envisageais en France pour son rectum.


Plus sérieusement, pour finir, il semble urgent d’aborder le vrai sujet, ce sujet qui dépasse de très loin le cadre de cette affaire Polanski : la manière dont la justice est détournée par les faits de procédure et donc finalement par l’argent puisqu’il suffit de se payer un bon avocat qui saura démultiplier les délais, d’accepter une transaction financière ou de pouvoir s’installer dans un autre pays pour échapper à la justice, pour se laver des crimes commis. De réelles et profondes questions de droit fondamental se posent si l’on veut que la justice soit la même pour tous et qu’il n’y ait pas une justice d’exception pour ceux qui peuvent se payer l’injustice : la forme qui prime trop souvent sur le fond et qui permet à nombres de criminels de s’en sortir pour des faits de procédure, l’autorité de la chose jugée qui prime sur la vérité et qui induit que la justice peine à revenir sur ses erreurs, un budget de la justice misérable et un nombre magistrats tellement ridicules que ce sont très souvent les diligences des grands cabinets d’avocats qui dessinent les contours des jugements et induisent de nombreuses erreurs judiciaires… Les problèmes sont tellement nombreux qu’on pourrait en faire une encyclopédie. Ce qui est certain, c’est que la justice française aujourd’hui est une justice inversement progressive en fonction de ses revenus et de son statut…Ce fonctionnement est institutionnel et est vrai que ce soit dans le cas d’un Polanski ou simplement dans le cas d’un mari qui dépouille sa femme suite à un divorce, vide la maison, les comptes en banque, contracte des prêts et se paie la justice avec l’argent qu’il a volé, quand sa femme, sur la paille, en est réduite à demander une aide juridictionnelle ridicule et qui dit tout de l’accès au droit en France… Pis la justice reprochera à cette femme de ne pouvoir fournir des preuves alors que son mari lui a même volé ses bijoux et de ne pas avoir porté plainte quand il la battait, enfermée dans la chambre… C’est ainsi que notre justice peut se résumer à la loi du plus fort, du plus riche, du plus puissant… Et bizarrement notre responsable politique, pourtant si prompt à réformer, ne semble pas très volontaires à réfléchir aux vides juridiques qui autorisent des criminels à s’épanouir librement, et même à trouver la fortune sur notre territoire.
Plus spécifiquement, dans l’affaire Polanski, et pour aider nos hommes politiques qui semblent manquer d’inspiration, nous pourrions réfléchir à une forme d’exéquatur des condamnations prononcées à l’étranger à défaut d’extradition : assignation à résidence, interdiction de produire en public ou de percevoir des financements publics… Pour la prescription, il faudrait réfléchir à ce qu’elle n’aille pas à l’encontre des droits de la victime et des droits de l’enfant : lorsque l’on a treize ans, que l’on a été droguée, violée, est-on en capacité de dénoncer ce crime, est-on même en capacité de l’oraliser… La procédure veut que la prescription court à partir du moment où l’on a connaissance des faits. On pourrait estimer dans le cas des violences conjugales, des violences faites aux enfants, des viols et de la pédophilie que la prescription ne commencerait à courir qu’à partir du moment où la personne aurait dépassé le stade de la sidération et de la honte, qu’à partir du moment où la victime serait capable d’oraliser les faits publiquement.
Jean Mohamed De La Bastille

















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